Avec la fin des remises du gouvernement, les prix des carburants sont repartis à la hausse en ce début d’année, atteignant—à nouveau—des niveaux records. Et ce n’est sans doute pas terminé, si l’on en croit les économistes qui prévoient la poursuite de cette flambée des prix pour 2023, notamment en raison des tensions géopolitiques.

Face à cette forte instabilité et des charges de carburant qui ne cessent de grimper, la maîtrise des coûts et l’efficacité énergétique sont plus que jamais des priorités pour les gestionnaires de flotte. La technologie (capteurs et caméras embarqués, plateformes d’analyse des données, etc.) joue un rôle de plus en plus incontournable pour répondre à ces enjeux. Mais également pour mettre en œuvre des efforts stratégiques à long terme visant à améliorer l'efficacité globale des flottes et à réduire leurs émissions carbone.  

Il existe de nombreuses façons pour les entreprises d'introduire progressivement des changements concrets qui permettent d’aller dans ce sens. Voici six axes d’amélioration qui peuvent être facilement mis en place.

1. Limiter la marche au ralenti des moteurs

La marche au ralenti inutile, qui consiste à laisser tourner le moteur même lorsque le véhicule est stationné, représente un gaspillage de carburant conséquent. Pour les véhicules moyens à lourds, qui constituent la plupart des flottes professionnelles, une marche au ralenti de seulement 15 secondes consomme plus d'énergie que le redémarrage du véhicule. 

En utilisant la télématique pour identifier à distance les moteurs qui tournent au ralenti de manière excessive lorsque les véhicules sont en tournée, les gestionnaires de flotte peuvent mettre en place des mesures pour inciter les conducteurs concernés à changer de comportement. 

L’entreprise américaine Dohrn Transfer Company a économisé plus de 500 000 dollars en un an grâce à une réduction de 50 % de la marche au ralenti des moteurs. 

2. Éviter les vitesses élevées et les freinages brutaux 

Souvent, moins de vitesse et plus de régularité peuvent faire une grande différence pour réduire les coûts de carburant. Selon l’Ademe, une conduite souple peut engendrer une diminution de consommation de 20% sur route et de 40% en ville. Les entreprises de transport ont donc tout intérêt à encourager et former leurs conducteurs afin qu’ils adoptent une conduite plus mesurée et anticipée, avec moins d’accélérations fortes et de ralentissements soudains. 

Ces efforts sont d’autant plus payants qu’une conduite plus souple permet également de réduire significativement les rejets de CO2. 

3. Planifier et respecter des itinéraires optimaux 

L’efficacité du travail des gestionnaires de flotte repose en grande partie sur la planification et l’optimisation des itinéraires. Il s’agit non seulement de réduire la distance et la durée des trajets, mais aussi d'économiser du carburant en évitant les pentes raides, les routes plus petites, les itinéraires restreints et les temps de marche au ralenti excessifs en raison des embouteillages. 

Les solutions de gestion de flotte équipées d'un GPS peuvent faciliter la planification de ces itinéraires. Grâce au suivi en temps réel, les systèmes peuvent tracer l'itinéraire le plus efficace. En intégrant ces systèmes dans la gestion opérationnelle, les opérateurs de flotte peuvent être sûrs que leurs conducteurs disposent d'indications claires et détaillées pour les maintenir sur l'itinéraire optimal. 

4. Vérifier régulièrement les pneus et les véhicules 

En plus de générer des problèmes de sécurité, une pression insuffisante des pneus peut entraîner une surconsommation de carburant de 2 % à 10 % environ, en raison de la plus forte résistance du véhicule sur la route (une réduction de la pression d'un seul bar entraîne une augmentation de 30 % de la résistance au roulement). En contrôlant régulièrement la pression des pneus des véhicules – notamment avant un trajet long –, les entreprises de transport peuvent améliorer sensiblement la consommation de carburant, et donc faire des économies non négligeables. 

5. Réduire le temps passé avec la climatisation ou les fenêtres ouvertes 

Une autre action simple pour réduire les coûts consiste à éteindre la climatisation et à réduire le temps passé avec les fenêtres ouvertes. La climatisation joue bien évidemment sur la consommation de carburant, tandis que rouler avec les vitres baissées fait entrer un flux d'air dans le véhicule et crée une résistance aérodynamique qui, elle aussi, engendre une surconsommation de carburant. 

 6. Alléger le chargement 

Un poids élevé crée de la résistance pour le moteur, et influe donc sur la consommation de carburant. Il est donc utile de travailler sur la charge des véhicules en coordination avec la planification des itinéraires, afin de répartir les chargements de la manière la plus optimale possible. Il convient également de planifier les chargements et les itinéraires en tenant compte du déchargement précoce des livraisons ou des marchandises les plus lourdes.